Vous souhaitez épargner pour toucher un peu plus à la retraite que ce que vous versera le système par répartition ? Dans ce cas, l’assurance vie est faite pour vous, surtout si vous payez peu ou pas d’impôt sur le revenu. Nos explications et conseils.

Eredia courtier assurances patrimoine épargne fiscalité

La préparation de la retraite est l’un des objectifs majeurs de la souscription d’un contrat d’assurance vie. Quels sont ses atouts en la matière ? Les réponses du Revenu.

Couteau suisse du patrimoine ! Cette expression revient souvent pour qualifier l’assurance vie. Il faut dire que le placement permet d’atteindre de multiples objectifs patrimoniaux, au premier rang desquels la retraite.

Selon l’estimation de certains assureurs, plus d’un tiers de son encours, soit près de 600 milliards d’euros, serait dédié au financement de la retraite. Un chiffre stupéfiant qui représente trois fois le niveau des avoirs déposés sur les produits dédiés à la retraite tels que les Perp, contrats Madelin, Préfon, Perco…

Mais avec le lancement du nouveau Plan d’épargne retraite (PER), dont les atouts sont nombreux, l’assurance vie conservera-t-elle encore des avantages en matière de retraite ? La réponse est positive et pour plusieurs raisons.

Pour les épargnants peu ou pas imposés

Fiscalement, les épargnants qui ne paient pas, ou très peu, d’impôt sur le revenu pendant leur vie active n’auront aucun intérêt à effectuer des versements déductibles dans ce nouveau produit d’épargne retraite, PER. L’assurance vie, plus souple, sera en fin de compte bien plus adaptée. Rappelons qu’un contrat d’assurance vie, contrairement au PER, est disponible à tout instant et sans conditions.

L’assurance vie est ainsi accessible à tout type d’épargnant, y compris pour de petits montants. Il est possible de souscrire de nombreux contrats dès 100 euros et de doser les versements à sa guise.

Une mise en place de versements programmés est toutefois le meilleur moyen de se constituer un capital en douceur afin de préparer sa retraite.

Du risque pour gagner deux fois plus !

Pour cela, choisissez un contrat à la fois souple, peu chargé en frais et disposant d’une offre financière riche et adaptée à votre situation. Car la préparation de la retraite exige un horizon d’investissement souvent long, parfois supérieur à vingt ou trente ans.

Dynamiser l’allocation financière de son contrat avec des unités de compte bien sélectionnées est alors primordial pour espérer atteindre un objectif de valorisation satisfaisant.

En supposant un versement mensuel de 250 euros par mois pendant vingt-cinq ans, le capital constitué sera de 85.500 euros en appliquant un rendement annuel moyen de 1%. À présent, en jouant le jeu de supports, certes volatils, mais potentiellement plus performants comme les actions, nous retenons une hypothèse de rendement annuel de 6% : le capital constitué s’établira alors à 171.000 euros. Du simple au double !

Une fiscalité imbattable pour se constituer des revenus complémentaires

Une fois à la retraite, votre contrat d’assurance vie sera parfaitement adapté pour vous constituer des revenus complémentaires. Pour cela, vous devrez effectuer des retraits, que les assureurs appellent «rachats».

Cette opération peut se faire épisodiquement par le biais de rachats partiels, ou de façon régulière par des rachats partiels programmés.

Lors d’un rachat, l’assiette imposable est réduite car seuls les intérêts compris dans l’opération sont fiscalisés. Par exemple si vous retirez 1.000 euros d’un contrat vie composé de 30% d’intérêts et de 70% de versements, le retrait comportera alors 300 euros d’intérêts (30% x 1.000 euros) et 700 euros de versements.

Pour des versements effectués avant le 27 septembre 2017, ce gain intègre votre revenu imposable et suit donc le barème progressif de l’impôt. Mais selon votre tranche marginale d’imposition, vous pouvez avoir intérêt à opter pour le prélèvement forfaitaire libératoire (35% entre zéro et quatre ans, 15% entre quatre et huit ans et 7,5% au-delà).

À noter que, pour des versements réalisés après cette date, c’est le prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 12,8% (7,5% après huit ans, sous conditions) qui s’applique. L’impôt sur le revenu reste toutefois possible sur option.

Des retraits sans impôts

Surtout, les contrats de plus de huit ans permettent de bénéficier tous les ans d’un abattement sur les gains (tous contrats confondus) de 4.600 euros pour un célibataire (9.200 euros pour un couple marié ou pacsé). De quoi en réalité effectuer chaque année des retraits important sans impôts.

Dans notre exemple, ce sont 15.333 euros pour une personne seule (30.667 euros pour un couple soumis à une imposition commune) qu’il est possible de retirer en totale exonération d’un contrat de plus de huit ans. Un vrai complément !

Pour retrouver ce chiffre, divisez l’abattement dont vous êtes bénéficiaire (4.600 ou 9.200 euros) par la part en plus-value du contrat (ici 30%).

À noter que, dans un certain nombre de cas, les prélèvements sociaux (17,2%) non payés au fur et à mesure seront retenus lors du retrait. C’est principalement le cas des gains des unités de compte et des gains réalisés avant 2011 sur le fonds en euros des contrats multisupports. De toute façon, les prélèvements sociaux seront dus tôt ou tard.

Le transfert d’un contrat vie vers le PER est encouragé

La loi Pacte prévoit une incitation pour les épargnants à transférer leur épargne de l’assurance vie vers le nouveau Plan d’épargne retraite (PER). Jusqu’au 1er janvier 2023, tout rachat d’un contrat vie de plus de huit ans fera l’objet d’un abattement fiscal doublé par rapport aux règles habituelles, si les sommes sont réinvesties dans un PER.

Ce n’est donc plus un abattement de 4.600 euros pour une personne seule qui s’applique (9.200 euros pour un couple marié ou pacsé) mais le double, soit respectivement 9.200 euros et 18.400 euros.

Versements déductibles

Point intéressant, ce transfert vers le PER pourra bénéficier, comme lors d’un versement classique, d’une déductibilité à l’impôt sur le revenu. Attention toutefois à respecter votre plafond individuel de déductibilité qui est calculé selon vos revenus et votre statut. En 2019, pour un travailleur non salarié, il va de 4.052 à 74.969 euros. Pour un salarié, de 3.973 à 31.786 euros.

Prenons un exemple : votre contrat d’assurance vie ouvert en 2008, d’une valeur de 100.000 euros, se décompose en 63.200 euros de capital et 36.800 euros d’intérêts. Vous pouvez alors retirer jusqu’à 25.000 euros en totale exonération car le retrait comportera 9.200 euros de gains, soit l’équivalent de l’abattement. Un couple soumis à une imposition commune pourra même retirer en franchise d’impôt le double, soit jusqu’à 50.000 euros.

Pour retrouver le montant qu’il est possible de racheter en franchise d’impôts, divisez l’abattement dont vous êtes bénéficiaire par la part de gains du contrat. Ici, 9 200 euros / 36,8% = 25.000 euros et 18.400 euros / 36,8 % = 50 000 euros.

Avant d’envisager l’opération, calculez le plus finement possible la fraction de votre contrat vie de plus de huit ans que vous dédiez à la préparation de votre retraite. Évaluez en outre votre tranche marginale d’imposition, sachant que l’opération n’apparaît intéressante que pour un taux de 30% minimum.

Enfin, déterminez précisément votre disponible fiscal pour ajuster le montant de votre versement. Il serait en effet dommage d’y affecter un surplus non déductible. Pour cela, faites-vous accompagner par un professionnel de la retraite.

 

SSURANCE VIE

Par Henri Réau

Publié le 07/12/2019 à 07:21 – Mis à jour le 07/12/2019 à 07:21

0 commentaires

Déposer un commentaire

Se joindre à la discussion ?
Vous êtes libre de contribuer !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *